Queen – The Works (1984)

En 1982, Hot Space avait été un tel désastre critique et commercial qu’il a non seulement entaché un Cv irreporchable du groupe, coupé leur élan en plein boom post  »The Game » mais il a aussi réussi la prouesse de semer la discorde entre les membres tant et si bien que le quatuor a décidé de prendre une année sabbatique et de se recentrer pour pouvoir rebondir au plus vite. Durant ce temps, les projets solos fusent et dans la foulée la riposte est matérialisée par  »The Works » qui sortira en 84 et qui aura la dure tâche de remettre le groupe en selle. 

Comme toujours chez Queen, c’est la pochette qui donne le ton: très semblable à celle de  »The Game » sorti début 80, cette pochette-ci fait aussi dans la sobriété: Point d’excès semblent-t-ils nous dire, nous allons nous recentrer sur le stricte nécessaire et faire ce que nous savons le mieux: Du Queen. A ce titre, on sera très contents de constater que toutes les élucubrations et lubies musicales au gout douteux ont disparu au profit d’un son plus coutumier de la reine, mais pour autant, ils n’abandonnent pas les expérimentations électroniques qui sont juste plus en phase et mieux intégrées dans les chansons; la preuve d’entrée de jeu avec le tube en or massif signé Roger Taylor: Radio Gaga avec ses nappes de synthés et ses lignes de basse, et son clip d’anthologie qui traduit à merveille le son 80’s du groupe et rentre immédiatement dans la légende. 
Ce sera donc un peu un retour vers les sonorités de the Game, avec là aussi des tubes à gogo qui ont fait le bonheur des fans à l’instar de  »Hammer To Fall », joué systématiquement en intro de toutes les tournées suivantes et l’inénarrable  »I Want To Break Free » l’un des tous préférés des fans que l’on doit (encore) au discret John Deacon, sans oublier   »Tear it Up », l’un des plus heavy du groupe depuis longtemps qui malgré son potentiel explosif est passé à côté d’un destin d’exception et est resté relativement méconnu. 
Le reste de l’album n’est pas non plus à dénigrer, même s’il ne m’emballe pas personnellement. Il est principalement constitué des ballades chères à Mercury dont un Rockabilly  »Man On the Prowl »qui rappelle Crazy Little Thing Called Love (mais auquel je n’accroche pas du tout) et le touchant  »..Is this the World We’ve Created » concernant ce monde qui part en couilles. Le tout réussit quand même l’exploit d’être totalement cohérent et de s’écouter très facilement en un temps record, 37 mn, autant dire qu’il est tout bonnement fulgurant. Alors oui, qu’on se rassure, les Queen sont bien revenus. A partir de 86, ils entameront d’ailleurs la dernière ligne droite de leur carrière avec les évènements que l’on sait… mais ça c’est une autre histoire. Pour le moment, immergeons nous de nouveau dans ce  »The Works » l’un des meilleurs Queen des 80’s.

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