Skunk Anansie – Black Traffic (2012)

Skunk Anansie ont-ils eu raison de se reformer en 2009 après un hiatus de 8 ans? C’est la question que l’on pourrait se poser à l’écoute des deux albums qui ont consolidé cette reformation et dont ce Black Traffic qui nous intéresse aujourd’hui. 

Avec ce nouveau disque, le groupe Anglais tente de recapturer l’esprit de la Britrock qui a fait ses beau jours durant les années 90’s et en a fait l’une des valeurs sûres du marché. En ce sens, les titres qui composent la tracklist débordent d’énergie et assurent pendant 37 minutes un show pimenté ou les guitares fusent et crissent sur la voix si particulière de Skin qui a toujours autant la rage même à la quarantaine. En soi, l’album n’est donc pas si mal et s’écoute sans problèmes, d’autant plus que sa durée est relativement courte ce qui lui permet d’aller droit à l’essentiel: Déchaîner tes baffles. A n’en point douter, Black Traffic séduira un large éventail de jeunes qui ne connaissent pas forcément le groupe et, au mieux, leur donnera envie de découvrir leurs anciens albums (qui à mon sens, étaient autrement plus excitants). 
Là ou le bas blesse par contre, c’est que, pour dire les choses comme elles sont, il n’y a rien dans ce disque qui donnerait envie d’une deuxième écoute. Le groupe en fait trop et pas assez en même temps. A l’instar des 3 premiers morceaux du disque, trop heavy, trop rapides, trop bruyants… Attention, je ne dis pas que c’est mal, mais ici ça semble super poussif, un peu comme le groupe nous disait:  »Hey, z’avez vu? on a une moyenne de 46 ans d’âge mais on déchire encore!! vas-y écoute moi ce riff et cette percussion qui te fera vibrer les molaires! » Malheureusement, ils n’en font pas assez au niveau du fond, parce que ce 3 morceaux justement se ressemblent tous, le reste de l’album non plus n’a pas grand chose à offrir de plus que les power ballads qui portent bien la patte du groupe mais qui n’arrivent pas à dissiper cette forte impression de paresse qui transpire au fil de l’écoute. Au final rien ne ressort vraiment de cet album, et l’on se prend à regretter le grain de folie furieuse qui avait permis à Skunk Anansie de se tailler une place à part dans le monde du Rock, des années auparavant. Black Traffic reste donc un album plein de bonnes intentions mais qui ne suscite tout au plus qu’un intérêt poli, à la limite du barbant.