Queen – Hot Space (1982)

Imaginez. Imaginez-vous dans la Dolorean de Marty McFly, mettant le cap sur l’année 1982. Imaginez que vous débarquiez en plein Uptown et que vous décidiez d’entrer dans une boite de nuit, une boite Disco forcément, vous êtes en 82. Une boite Flashy aux couleurs qui vous pètent les yeux, par laquelle fusent ces jeux de lumière crados, ces lignes de basse funky et ces beats ringards de boite à rythme et au centre de laquelle trône un moustachu aux cheveux courts, vêtu d’un marcel suant, qui se trémousse en cadence et qui vous fait de l’oeil, si bien qu’il vous met foutrement mal à l’aise. Regardez bien, cette boite a un nom… Elle s’appelle: HOT SPACE, et même les plus cons d’entre vous on compris qu’il s’agit d’une métaphore concernant le dixième album des Queen: Hot Space.

On ne va pas chipoter alors allons-y carrément, Hot Space est mauvais das tout ce que peut avoir de mauvais un album. En 82 (pas une année follement jouasse côté son il faut dire) le quatuor anglais tente de se diversifier et de surfer sur la vague du disco-funk, réconfortés en cela par le succès phénoménal du tube  »Another One Bites The Dust ». Ils décident dont de produire tout un album dans la même veine, haut en couleurs et utilisant les meilleurs technologies du marché… Sauf que c’est 82, et les meilleures technologies de l’époque ne sont pas franchement top. D’ailleurs on aura rarement vu un disque qui passe autant à côté de la plaque: Tout y es est de travers, y compris dans la condensation de toutes les fausses bonnes idées concernant le son et l’usage hyper abusif des synthés. Les couleurs sont criardes, les sons sont synthétiques, froids et sans âmes (Ils ont même sorti la boite à ryhtme!!!!) Pas étonnant que Brian May et Roger Taylor aient vivement critiqué cet album au point de créer des frictions et des rumeurs de split dans le groupe. 
Le son n’est pas le seul à blâmer, encore une fois c’est les 80’s, c’est aussi un manque total d’inspiration qui est masqué sous cette fine touche de technologie. Les titres défilent avec une indifférence totale et certains réussissent la prouesse de générer un agacement sans pareil. D’habitude chez la reine, quand un titre est mal foutu, il passe tout de même assez bien grâce au rendu vocal de Freddy Mercury; là parc contre les paroles sont tellement ineptes et crétines que même dans sa bouche elles apparaissent sous leur vrai jour: de la Daube.  »Action This Day, Action this Night, indigne d’un générique de jeu télé, Staying Power qui aurait mieux sa place dans une compil pour salle de musculation, Calling All girls -pourtant signé Roger Taylorest affligeante de bêtise et j’en passe…. Un soubresaut se fait sentir vers la fin avec  »Put Out The Fire » qui renoue avec de vrais instruments et la veine Rock que l’on connait et que l’on doit à Brian May, dernier gardien du temple qui se demande ce qu’il fout là. Et puis quand tu perds espoir et que tu te dis que tout est perdu, ne voilà-t-il pas que déboule de nulle part ce riff de basse avec claquement de doigts caractéristique: oui, c’est bien elle, c’est bien Under Pressure qui vient sauver l’album de la poubelle. Le morceau est superbe mais ça ne compte pas parce qu’il a été enregistré un an avant de commencer Hot Space, donc il ne pardonne pas la médiocrité de ce disque qui est tout simplement bon à jeter aux ordures. Et ouais, ça arrive aux meilleurs. En tout cas, je m’étais promis de ne pas aborder le sujet lorsque j’ai commencé cette rétrospective  mais là je suis désolé: Hot Space pourrait être le premier album ouvertement Gay de Queen, c’est vous dire. 
  

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