Kavinsky – Outrun (2013)



J’attendais avec impatience le  »vrai » album de Kavinsky après avoir adoré ses 4 précédents LP’s sortis entre 2006 et 2011, alors vous comprendrez mon excitation lorsque sortit enfin  »Outrun », Ze début album. Cet artiste français, de son vrai nom Vincent Belorgey , à attiré l’attention des critiques et du public avec un univers propre à lui, ancré dans une pop culture 80’s et des sonorités au synthé qui ont fait le bonheur d’un grand nombre de nostalgiques d’une certaine ère révolue. La consécration s’est faite avec  »Night Call », figurant sur la bande annonce de Drive. Mais point d’album jusque là.

Dans son premier album studio, Kavinsky nous replonge dans l’histoire de son héros, le Dead Crusier et de sa quête mystiques sur les highways américains à bord de sa testarossa rouge. Nous aurons même en intro, une explication en voix-off de son origine pour ceux qui ne connaissent pas. Puis, une première surprise en constatant que sur les 13 tracks, 4 sont déjà présents dans ses derniers Ep’s dont le fameux Nightcall. Et là on commence à se demander s’il ne se serait pas foutu de nous un petit peu quand même le Kavinsky. On veut bien réviser nos classiques, mais pas qu’on nous les réchauffe sur un  »nouvel album ». Une paresse en tout cas qui mine un peu le plaisir des retrouvailles avec l’artiste. 

La deuxième surprise étant de retrouver la patte de SebastiAn sur la totalité des titres. Ce n’est pas un secret pour personne, ce dernier à toujours été un fidèle collaborateur de Kavisnky, par la production aussi bien que par les remixes de ses titres. Pourtant, à l’écoute de l’album, l’impression est celle d’être plus en face d’un album de SebastiAn que de Kavisnky. Très peu de sa marque de fabrique subsistent, spécialement le côté profondément kitch ancré 80’s, impression renforcée par la pochette qui se révèle finalement être une fausse promesse. La musique reste cependant assez immersive et très cinématographique, même avec la collaboration de  »voix » sur plusieurs morceaux. Cette dernière idée reste à mon avis très discutable au vu du résultat qui n’évite pas quelques fautes de mauvais goût: 
 »Blizzard » s’embourbe dans une répétition qui devient agaçante à la longue, plombé par un effet électro sur la voix qui a vite fait de venir à bout des tympans les plus patients.  »Suburbia » quant à lui, morceau rappé et son lot de  »Fuck ya Twitter, fuck ya Facebook » fait tâche au milieu d’une collection de titres qui autrement plus de classe. 

En définitive  »Outrun » divisera probablement les fans de la première heure Kavinsky, avec un constat assez mitigé. Même si le disque est certainement d’une excellente qualité qui offrira un plaisir assuré à l’écoute, il n’est tout de même pas exempt de petits défauts qui gâchent le plaisir. 

Beady Eye – Be (2013)

Il y a une raison pour laquelle Liam Gallagher n’a pas souhaité appeler son nouveau groupe, celui d’après la séparation, OASIS 2.0: C’est qu’il ne voulait absolument plus rien à voir avec ce groupe-là musicalement. Different Gear, Still Speading sorti en 2011 l’avait bien montré, Be, sorti en 2013 le confirme: Beady Eye ne joue clairement pas dans la même catégorie que son prédécesseur et n’y aspire résolument pas. 


D’emblée, Be annonce la couleur. Nous y retrouverons tous ce que nous avons aimé (ou pas) dans le premier opus. Du Swag et de la Brit période 60’s, période revendiquée totalement par le maitre de chantier Liam et dans laquelle il se plait visiblement. On se souvient encore de l’ombre de john Lennon qui planait avec insistance sur son album précédent, celui des Beatles n’est pas non plus très loin ici: cuivres, gros arrangements, guitare fuzzy… On pourra tout reprocher à Liam, mais il faut lui reconnaître le mérite de n’avoir jamais capitalisé sur la vague d’Oasis ni d’avoir essayé de perpétuer un certain style de musique, une contrefaçon grossière, là ou finalement tout le monde l’attendait. 

La bonne nouvelle ici, c’est que BE bénéficie d’une meilleure qualité de production, classe et élégante signant la première collaboration du groupe avec Dave Sitek, producteur entre autre des Yeah Yeah Yeahs. Le groupe est aussi plus concentré et moins dispersé que sur le précédent disque avec 11 titres contre 13 pour le dernier. On y retrouve un Liam visiblement plus apaisé et en paix avec lui même, qui n’affiche plus cette insolence désinvolte qui fit les beaux jours des tabloïds anglais. A bien écouter les paroles, on peut même u surprendre quelques messages discrets à son aîné :  »I’ll call tomorrow, maybe you’ll understand… » paroles qui pourront sonner aux yeux des conspirationnistes comme un aveu de culpabilité et une volonté de reformation (pour les 20 ans de Definitely Maybe?). Peut-être… 

la mauvaise nouvelle c’est que ce que le groupe gagne en qualité, il le perd en consistance. Si beaucoup de personnes, dont votre serviteur, avaient critiqué le manque d’homogénéité dans les titres du précédent album ainsi que du déséquilibre entre de très bons titres et d’autres beaucoup plus anecdotiques, le constat sur ce BE est beaucoup moins mitigé: la totalité des titres de cet album s’égrènent sans qu’il n’y en ait aucun qui sorte du lot, ni qui attire vraiment la peine. Si Liam est on ne peut plus présent par sa voix, les autres membres du groupe eux sont totalement absents. Le constant le plus flagrant étant celui du très sous-estimé Gem Archer, un guitariste au talent certain qui arrivait à imprimer sa patte même chez Noel Gallagher. Aucune trace de sa guitare, elle se perd aux milieu d’arrangements costauds et se cantonne à de la figuration fade et très souvent indigeste. Idem pour Andy Bell, bien que ces deux derniers soient impliqués dans l’écriture des titres de l’album. Même si la comparaison est injuste, on est bien loin de  »Dont Believe The Truth »… 

Certainement, avec Be, Beady Eye ne gagnera pas de nouveaux fans et peut être même qu’il en perdra pas mal en cours de route. L’effort du Front Man Liam Gallagher est à saluer mais son album est par trop répétitif et résolument pas accrocheur, surtout sur la longueur. Une déconvenue de plus qui jette à nouveau un voile de scepticisme sur le bien fondé du départ de Liam et de l’existence même de Beady Eye, surtout dans une scène musicale actuelle ou les bonnes surprises sont assez fréquentes.