The Pale Emperor (Deluxe Edition) – Marilyn Manson (2015)

Et si la meilleure chose qui soit arrivée à Marilyn Manson c’était Twiggy Ramirez? A son départ du groupe après Holy Wood, Marilyn Manson avait quelque peu sombré dans du joli n’importe quoi avec des albums pas folichons et un faux pas presque fatal avec  »Eat Me Drink Me » en 2009 qui a failli le projeter dans les fausses de l’oubli. On croyait les Manson destinés à la désaffection générale mais voilà que sort en 2012 un étonnant  »Born Villain » qui-même s’il ne les réhabilite pas totalement- montre quand même un regain de peps notable. Et qui c’est que revoilà sur le disque? Twiggy, mec. Twiggy. 

La tendance se précise avec la sortie de  »The Pale Emperor », neuvième disque de la formation de Floride et qui réussit purement et simplement à transformer l’essai du précédent en coup de maître. Même si l’anthécrist superstar n’est pas revenu pour de bon, cet album n’est rien d’autre que son meilleur depuis la sainte trinité. Born Villain avait montré de la bonne foi (excusez le jeu de mot) mais se dispersait bien vite avec souvent quelques fautes de gout assez préjudiciables. Pale Emperor lui fait preuve d’une belle concentration et file droit de bout en bout. 

Ce qui fait le charme ce cet album c’est d’abord le feeling général, celui de constater que le groupe est en parfaite cohésion et qu’il prend visiblement beaucoup de plaisir à jouer la track liste: ils font ce qu’ils aiment, à la manière qu’ils aiment.  Curieusement, c’est l’un des albums les plus softs des Manson, loin des assauts metal indus des débuts et plus teinté d’influences Bluesy, funk et Glam. Le même cocktail qui avait fait le succès de Mechanical animals, l’electro en moins. Brian Warner en particulier semble plus ouvert que d’habitude, dans ses paroles premièrement, ou il abandonne pour un temps ses métaphores tarabiscotées et ses images apocalyptiques au profit de paroles plus simples, plus directes et plus retrospectives à l’image d’un génialissime  »Mephistopheles of Los Angeles ». Sa prestation vocale est aussi admirable puisqu’ entièrement au service des chansons derrière lesquelles il s’efface volontiers (pour une fois?). Pas de frime, pas de rentre dedans, que de la performance. Une performance soutenue par les musicos derrière, qui livrent à leur tour l’une de leur meilleures et signent des partitions extrêmement prenantes qui ont vite fait de rentrer en tête pour ne plus en sortir.  

The Pale Empreror constitue une excellente surprise, non seulement bien inspiré mais aussi exécuté avec brio et assurance, faisant preuve d’une belle constance tout au long de ses 52 minutes et ses tracks qui flirtent avec les 6 minutes. La version deluxe régale 3 bonus  qui sont des reprises acoustiques de 3 titres de l’album, sublimes.  Assurément l’un des meilleurs  albums du groupe. Welcome back les gars.