Vous vous souvenez dans les films d’horreur, quand le grand méchant psychopathe est à terre avec dix balles dans le corps, gisant immobile et pissant le sang et que tout le monde pense qu’il a eu son compte et qu’il ne se relèvera plus? et que finalement il fait un dernier bond pour faire sursauter le public (en attendant de revenir dans le 2, 3 et le 4…) ? Et bien Marilyn Manson sont comme ça, quand tu crois qu’ils ont eu leur compte et qu’ils reviendront plus les voilà-t-y pas avec un nouvel opus tout chaud dans les bacs. Eh ouais.
Après avoir traversé une décennie 2000 qui n’a pas vraiment été tendre avec eux, avec des albums pas folichons depuis Holy Wood (2000) et un faux pas presque fatal avec Eat me, Drink me (2007), que reste-t-il à dire pour les spooky kids, presque devenus leur propre caricature et faisant face à un désintérêt quasi généralisé de la part des fans les plus hardcore? Brian Warner, le Marilyn Manson dans le Marilyn Manson n’est-t-il pas devenu Has Been, oui ou non? Et surtout, l’humanité avait elle besoin d’un nouvel album du groupe? C’est à toutes ces questions que Born Villain se propose de NE PAS répondre.
Franchement, il est clair que Manson se soucie de ce que nous pensons autant que d’un pet de lapin. Il ne faut surtout pas chercher dans ce dernier album les signes de changements dans l’état d’esprit du groupe ou de son Frontman. Déjà le titre lui même n’est pas vraiment un modèle d’originalité. La lecture de la Track List non plus ne dissipera pas le scepticisme: Hey, Cruel World….Overneath the path Of Misery….The Flowers of Evil… du Manson tout craché quoi. Et le premier Single »No Reflection » ne rassure pas à proprement parler (s’il n’a pas tué dans l’oeuf toute envie d’écouter l’album) Mais ça a été loin de me refroidir, il est vrai. La curiosité a tué le chat comme chacun sait (surtout si vous êtes une souris).
Le vrai changement dans ce dernier disque ne s’opère pas au niveau du contenu mais bien au niveau du son. Avec »Born Villain » ce n’est plus Marilyn Manson qui est derrière le micro mais son alter Ego Omega ressuscité depuis Mechanical Animals. Le groupe revient vers des sonorités plus electro, dans la droite lignée du Glam Rock de Machanical, cette fois en y injectant une bonne dose de Heavy bien vue… le retour de Twiggy Ramirez, un des piliers de la formation y est peut être pour quelque chose, allez savoir. Toujours est-il que durant l’écoute de ce disque, pile au moment ou je commençais à perdre patience, quelque chose qui tient du tour de passe-passe s’opère imperceptiblement et je me retrouve à suivre le rythme avec un mouvement de tête continu. Passé les 3 premiers titres, Manson arrive à créer le parfait équilibre entre l’indus et le metal, le Glam avec juste ce qu’il faut de riffs Funky façon I dont like the Drugs pour livrer sa meilleure prestation depuis 10 ans (vous direz c’est pas difficile au vu des essais précédents). ça change.
Sans signer pour autant un retour à la hauteur de la sainte trinité (Antechrist superstar, Mechanical Animals, Holy Wood) Born Villain, surprend agréablement de la part d’un groupe que l’on n’attendait pas forcément et qui n’en finira probablement jamais de faire couler de l’encre.