Queen – A kind Of Magic (1986)

 »A kind Of Magic » est le 13ème album des Queen sorti en 1986, et comme pour confirmer la poisse que porte son numéro, ce sera aussi le dernier disque à être suivi par une tournée mondiale (le Live Magic Tour, au demeurant l’une de leurs plus belles performances immortalisé pour la postérité à Wembley la même année). Un an plus tard Freddy Mercury sera diagnostiqué positif au HIV et… le reste on le connait, pas la peine de plomber l’ambiance. 

Sinon sur un registre plus léger, cet album est aussi connu pour être la Bande Originale non officielle du film Culte Highlander (when it was still cool), je dis non officiel parce que officiellement il n’y a jamais eu de BO à proprement parlé qui soit sorti (vous savez? avec cette mention: Music of the original Motion Picture et tout ça…). Cependant 6 des chansons de cet album ont été utilisées dont 4 spécialement composées pour les besoins du film. D’ailleurs à la première écoute, on reste un peu déconcertés par le contenu, avec la sensation d’être face à un disque schizophrène: D’un côté une première face pop Rock décomplexée qui lorgne vers le funk et qui s’inscrit tout naturellement dans l’évolution du son Queen et son virage plus commercial amorcé à l’aube des années 80. Que des tubes de ce coté, que ce soit la dynamite One vision, le funky a Kind Of Magic et la grosse machine à faire vibrer les stades qu’est  »Friends Will Be Friends ». De ce côté là, rien à dire, on évolue en terrain archi balisé et les titres s’enchaînent sans trop de bobo, mais sans susciter de réel intérêt non plus, chose que je déplorais depuis The Works: plein de tubes, mais rien d’aussi excitant que la période 70’s du groupe… 
Arrive alors la deuxième face de l’album, avec sa B.O et là, paf! on effectue un virage à 180° et on se le prend en pleine poire! Mine de rien l’univers SF et baroque de Highlander a été un excellent prétexte pour que le groupe retrouve cette veine qui a fait ses beaux jours par le passé et compose quatre titres de Hard Rock à vous faire dresser les poils sur les bras, avec un retour en force de la guitare de May et des structures variées dans les chansons, comme à la belle époque. Freddy Mercury, s’il n’est pas à la fête coté compos sur ce disque, se rattrape en crachant toute son énergie au chant dont ‘‘Gimme The Prize » et  »Princes of The Universe ».  »Who Wants To live Forever » est quant à elle une superbe ballade et un très beau duo entre May et Mercury.. Vraiment dommage quand même que cette chanson n’a jamais dépassé le stade de simple Bo de film, elle a pourtant tous les atouts des ballades 80’s! 
Au final, on comprend parfaitement que  »A kind Of Magic  » divise, lui même ne sait pas sur quel pied danser, mais au fil des écoutes, le rendu parle pour lui même et l’on est vite conquis par la pêche toujours aussi intacte du quatuor anglais. Certains déploreront le côté commercial de cet album, mais que je sache, Queen ne s’en est jamais caché, et l’a toujours assumé, surtout au cours de cette décennie 80’s. Je pense que pour ma part, A kind Of Magic reste le meilleur album de cette époque là, juste derrière  »The Game »

Queen – The Works (1984)

En 1982, Hot Space avait été un tel désastre critique et commercial qu’il a non seulement entaché un Cv irreporchable du groupe, coupé leur élan en plein boom post  »The Game » mais il a aussi réussi la prouesse de semer la discorde entre les membres tant et si bien que le quatuor a décidé de prendre une année sabbatique et de se recentrer pour pouvoir rebondir au plus vite. Durant ce temps, les projets solos fusent et dans la foulée la riposte est matérialisée par  »The Works » qui sortira en 84 et qui aura la dure tâche de remettre le groupe en selle. 

Comme toujours chez Queen, c’est la pochette qui donne le ton: très semblable à celle de  »The Game » sorti début 80, cette pochette-ci fait aussi dans la sobriété: Point d’excès semblent-t-ils nous dire, nous allons nous recentrer sur le stricte nécessaire et faire ce que nous savons le mieux: Du Queen. A ce titre, on sera très contents de constater que toutes les élucubrations et lubies musicales au gout douteux ont disparu au profit d’un son plus coutumier de la reine, mais pour autant, ils n’abandonnent pas les expérimentations électroniques qui sont juste plus en phase et mieux intégrées dans les chansons; la preuve d’entrée de jeu avec le tube en or massif signé Roger Taylor: Radio Gaga avec ses nappes de synthés et ses lignes de basse, et son clip d’anthologie qui traduit à merveille le son 80’s du groupe et rentre immédiatement dans la légende. 
Ce sera donc un peu un retour vers les sonorités de the Game, avec là aussi des tubes à gogo qui ont fait le bonheur des fans à l’instar de  »Hammer To Fall », joué systématiquement en intro de toutes les tournées suivantes et l’inénarrable  »I Want To Break Free » l’un des tous préférés des fans que l’on doit (encore) au discret John Deacon, sans oublier   »Tear it Up », l’un des plus heavy du groupe depuis longtemps qui malgré son potentiel explosif est passé à côté d’un destin d’exception et est resté relativement méconnu. 
Le reste de l’album n’est pas non plus à dénigrer, même s’il ne m’emballe pas personnellement. Il est principalement constitué des ballades chères à Mercury dont un Rockabilly  »Man On the Prowl »qui rappelle Crazy Little Thing Called Love (mais auquel je n’accroche pas du tout) et le touchant  »..Is this the World We’ve Created » concernant ce monde qui part en couilles. Le tout réussit quand même l’exploit d’être totalement cohérent et de s’écouter très facilement en un temps record, 37 mn, autant dire qu’il est tout bonnement fulgurant. Alors oui, qu’on se rassure, les Queen sont bien revenus. A partir de 86, ils entameront d’ailleurs la dernière ligne droite de leur carrière avec les évènements que l’on sait… mais ça c’est une autre histoire. Pour le moment, immergeons nous de nouveau dans ce  »The Works » l’un des meilleurs Queen des 80’s.