Mylo Xyloto – Coldplay (2011)

La pochette du nouvel album des Coldplay est pleine de motifs, de graffitis et de couleurs! En prime le disque porte un nom qui, de l’aveu de son propre auteur, ne veut absolument rien dire. Tout ça aurait du me mettre la puce à l’oreille mais pro comme je suis (oui, oui, oui) j’ai préféré écouter et juger sur pièce.
Clairement, ce dernier effort du groupe britannique ne vas pas me réconcilier avec eux depuis le dernier échaudage de  »Viva La Vida ». Cris Martin tente de pousser à l’extrême tout ce qui m’a déplu dans ce disque-là en gardant le même producteur et en accentuant le sentiment de vacuité qui régnait sur celui-ci. Il continue de s’enfermer dans sa bulle ou tout le monde il est mignon, tout le monde il est beau il est gentil, la vie est belle ça s’entend dans ma musique. Le concept était pas mal dans  »Viva… » mais ici ça donne tout bonnement envie de le gifler à pleine main pour le secouer un peu. (Gwyneth, mais qu’est-ce que t’en as fait bordel!!).
Toujours sous l’égide de Brian Eno, Coldplay optent en toute démesure aux hymnes atmosphériques qui passent mieux dans le stade de Wembley que dans ma chaine Stereo du salon. Il n’y a plus vraiment de substance dans les 14 titres de ce disque, que des  »moments » dynamiques ici ou là, les riffs de guitare ont longtemps laissé la place aux nappes dégoulinantes des synthés, et les mélodies accrocheuses remplacées par des Owwwwohoooo, yeeiiiyééééaahh d’un Chris martin déconnecté de son monde. Cerise sur le gâteau une duo Martin/rhyanna qui est autant embarrassant pour l’un que pour l’autre tant le résultat est impersonnel et dénué de tout intérêt. Même  »Viva la Vida » recelait des pépites portant l’empreinte du groupe et confirmaient leur talent dans l’écriture de vraies tubes contemporains.
On ne peut certes pas reprocher au groupe de vouloir se diversifier (il l’a très bien fait avec X&Y), mais ce n’est pas ce qu’ils font ici: il s’agit carrément de dilution pure et simple. Un disque qui defrait quand même faire fureur au Japon avec sa pop fantaisiste…

Noel Gallagher’s Flying Birds (2011)

Alors que son frère et 2ème moitié d’Oasis a été le premier à avoir sauté le pas depuis le split en montant rapidement son groupe  »Beady Eye » et en sortant un excellent album  »Different Gear Still Speeding », Noel, lui, a bien pris son temps pour concocter son effort Solo.
Forcément la tentation est grande de faire la comparaison entre les deux.. qui s’en tire mieux sans l’autre? Qui a eu raison ou pas de se casser et qui était le  »vrai » artiste dans le groupe et qui profitait de l’ombre de l’autre? Toutes des questions légitimes et pourtant extrêmement futiles au vu du résultat des deux artistes. Car il n’y a pas de comparaison à faire, ou si peu. A l’écoute des deux albums des frères ennemis on se rend clairement compte qu’ils forment bel et bien les deux faces d’une même pièce. Une chose est sure c’est que le mérite indéniable des deux, est d’avoir produit chacun un album qui ressemble à son auteur en tous points.
Là ou Liam a opté pour la grandiloquence du Swinging london, Noel Gallagher’s Flying Birds (un peu naze le nom du groupe tout de même) fait une démonstration brillante de son talent de songwriter par un bouquet de 10 chansons qui représentent tout bonnement ce qu’il a composé de mieux depuis longtemps (et il en a composé des hits). Lui non plus n’essaie pas de refaire de l’OASIS tout seul, son album n’essaie pas d’en faire des tonnes. C’est un produit apaisé, serein et visiblement Noel prends beaucoup de plaisir à interpréter ces chansons. Tous les tracks sont conçues pour être un plaisir auditif assuré et toutes jouissent d’un savoir faire irréprochable, surtout que maintenant elles sont écrites par et pour leur auteur, même si on se surprend souvent à se demander ce que telle ou telle titre aurait donné s’il avait été chanté par Liam. Du côté des inspiration aussi la surprise est grande de ne pas voir planer l’ombre des Beattles planer sur tout l’album. C’est plutôt vers les Kinks que se tourne encore une fois l’auteur compositeur, tout comme il l’a fait dans  »The importance of Being Idle » et n’hésite pas non plus à verser dans la pop, pas complexé pour un sou. En résulte un album cohérent, riche en couleurs, aux rythmes accrocheurs et au sens de la mélodie infaillible qui s’écoutent avec un vrai plaisir qui laisse présager le meilleur pour l’avenir.
Et si le split d’OASIS était la meilleure chose qui soit arrivée à la musique?