As the moon rests (2022) – A.A Williams

A.A Williams continue son ascension fulgurante en l’espace de trois ans (dont deux de pandémie) depuis son premier (vrai) album, Forever Blue en 2019. Un album de reprises plus tard, des tournées ici et là et revoilà la londonienne de retour aux affaires avec ce qui s’avère être indéniablement une confirmation de son talent.

Il y a un peu de PJ Harvey dans cette beauté vénéneuse qui distille son spleen et son mal de vivre dans des chansons d’une beauté renversante. D’ailleurs, si vous comptez sur elle pour égayer votre week-end, vous risquez de vite déchanter : les titres de ce disque de 62mn sont un enchevêtrement de mélodies sombres au mid-tempo frôlant le post-rock qui s’acheminent vers de longues explosions instrumentales dont AA Williams s’est fait la marque de fabrique. On pourra regretter la redondance du procédé (62 mn, c’est quand même long) mais l’on cédera volontiers à l’énergie déployée tout au long et à la qualité de la production un cran au-dessus du précédent album.

Lissie – Carving Canyons (2022)

Lissie – Carving Canyons (2022)

Depuis 2009 et son EP Why You Runnin’ Lissie n’en finit pas de façonner une discographie riche et passionnante dont chaque nouvel opus apporte un éclairage nouveau sur cette artiste aux multiples facettes, décidément insaisissable.

Son grand retour sur le devant de la scène, intitulé Carving Canyons, revêt les aspects d’une thérapie puisqu’il résulte d’un long processus d’introspection et de guérison à la suite d’une rupture amoureuse, durant la pandémie du Covid. Son disque porte ainsi en lui les scarifications de cette période angoissante et tourmentée et le titre en ouverture, l’envoutant Unravel, donne tout de suite le ton: « I am broken down, I’m ready to unravel ».

Pourtant, malgré la gravité du thème, l’album se refuse à tout misérabilisme et Lissie y tisse 12 ballades Folk Rock aux compositions élégantes, fougueuses tout en restant intimistes et dont la mélancolie tranche souvent avec les paroles dures, parfois incisives de son interprète.

L’un des sommets de l’album demeure à n’en pas douter le pétulant Night Moves, sur lequel plane le fantôme de Stevie Nicks période Bella Donna. Mais il n’est pas le seul, d’autres pépites jalonnent cet album qu’il est impératif de découvrir.

Songs of Experience – U2 (2017)

 

« Pwahhh… t’écoutes encore les U2 ? » Voilà ce qu’on entend la plus part du temps lorsqu’on évoque la bande de dublinois, probablement le groupe le plus détesté au monde, soit à cause des frasques de sa tête de gondole nommée Bono, ambassadeur malgré nous de la bien pensance onusienne, à cause des son omniprésence médiatique souvent invasive (voir le lancement décrié de l’album précédent Songs of Innocence) soit plus simplement à cause de sa ligne directrice musicale qu’on a du mal à comprendre depuis au moins une petite dizaine d’années.  Impossible pour autant de passer à côté de la sortie d’un de leurs disques, le groupe étant encore aujourd’hui -c’est un fait- un groupe majeur dans la scène musicale qui déchaine les passions et parfaitement incontournable, pour le meilleur et pour le pire. Continuer à lire … « Songs of Experience – U2 (2017) »

[Review flash] Tales – The Chasing Monster (2017)

 

Dans une scène post-rock hyper saturée et super codifiée, il est difficile de se faire une place et de survoler la masse pour s’imposer ou au moins -déjà- se faire connaitre. Sachant que la course à l’originalité oblige pas mal de gens à tenter de grands écarts souvent ridicules, il est bon de se rappeler que les meilleures choses sont les plus simples. Et The Chasing Monster le prouve très bien.  Continuer à lire … « [Review flash] Tales – The Chasing Monster (2017) »

Always Ascending – Franz Ferdinand (2018)

Où sont passé les Franz Ferdinand (Bordel) ? Où est donc passé le groupe responsable de ce superbe coup de pied au cul de l’establishment rock en 2004 avec leur album éponyme et leur série de tubes supersoniques : Jacqueline, Dark of the matinée, Auf Achse, Darts of pleasure et le putain de missile sol-air Take me out ? Depuis lors, les écossais se sont peu à peu embourbé dans leur propre hype, usant jusqu’à la corde leurs mimiques et tombant inexorablement dans leur propre caricature. Ce n’est pas que leur discographie soit la plus honteuse du monde, mais force était de constater que la machine tournait déjà en rond depuis le 3ème album. Continuer à lire … « Always Ascending – Franz Ferdinand (2018) »

Dreamrider – Lazerhawk (2017)

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Peut-on encore produire la Retrowave en 2017, presque 7 ans après l’émergence du genre et sa rapide transformation en sa propre caricature sans tomber dans la redite? Depuis sa mainstreamification grâce à Drive de Nicolas Winding Refn et la BO de Kavinsky (entre autres), nous avons assisté à l’émergence de la Retrowave qui est à présent partout : on ne compte plus les artworks à base de néons fluo et de polices flashy sur à peu près tout et n’importe quoi. Toute une lignée de producteurs a envahi la scène avec plus ou moins de bonheur et le genre et, aujourd’hui, plus personne ne s’attend à NE PAS trouver dans une pochette d’album synthwave des néons, une voiture et une année entre 1983 et 1986. Autant dire que dans un marché suprasaturé, pas facile de se démarquer.    Continuer à lire … « Dreamrider – Lazerhawk (2017) »

Wrong Creatures – Black Rebel Motorcycle Club (2018)

 

 

Un nouvel album de Black Rebel Motorcycle Club est toujours un évènement même si le célèbre groupe a quelque peu perdu de sa superbe au fil du temps. En atteste le plutôt bon Specter at the feast qui a défaut de révolutionner le son BRMC avait emprunté le chemin pépère des ballades brumeuses, tortueuses et sombres chères au groupe depuis l’explosif Baby 81. Cinq ans plus tard, voici leur Wrong Creatures. L’occasion pour nous de savoir en est le groupe après huit albums et une réputation qui n’est plus à faire. Continuer à lire … « Wrong Creatures – Black Rebel Motorcycle Club (2018) »

Spirit – Depeche Mode (2017)

 

Where’s the Revolution ? scande Dave Gahan dans le premier single de leur dernier album, sobrement intitulé Spirit. C’est la question que l’on se pose aussi en tant qu’auditeurs face au 14ème album des Depeche Mode tant on est sceptiques (pour rester polis) face à ce qui se présente à nos oreilles, mais aussi à nos yeux. Comprenons nous bien, il s’agit probablement de l’un des albums les plus attendus de 2017, annoncé en fanfare à l’occasion d’une conférence de presse à Milan, retransmise en direct sur les réseaux sociaux pour dévoiler …. ça : La pochette, grise et fade au titre gouaché et nom du groupe en pigmentations rouges réalisée par…. Anton Corbjin, leur fidèle collaborateur depuis 1986. Ce n’est clairement pas par là que va se passer la révolution, on est prévenus.  Continuer à lire … « Spirit – Depeche Mode (2017) »

Heaven Upside Down – Marilyn Manson (2017)

The Pale Emperor marquait en 2015 le retour aux affaires du pape Manson dans un registre bluesy extrêmement bien foutu livrant du même coup -selon l’humble avis de l’auteur de ces lignes- son meilleur album à ce jour. Deux ans plus tard, voici arrivé le cap fatidique du 10ème album avec Heaven Upside Down, toujours accompagné de Tyler Bates, compositeur de musiques de films, à la production et à l’écriture. L’occasion de faire un bilan et savoir si l’enfant terrible du rock en a-t-il encore sous le capot.  Continuer à lire … « Heaven Upside Down – Marilyn Manson (2017) »

How Did We Get So Dark ? – Royal Blood (2017)

Il n’a pas fallu longtemps pour le duo anglais Mike Kerr/Ben Thatcher pour faire sensation en formant Royal Blood en 2013. Véritable usine à tubes, le groupe étonne surtout par sa formule simplissime : une basse, une batterie, de la rage et de l’inventivité, en veux-tu en voilà. Assez en tout cas pour qu’ils se fassent remarquer par les Queens of the stone age pour leur demander d’assurer leurs premières parties en tournée. Pas mal hein? Continuer à lire … « How Did We Get So Dark ? – Royal Blood (2017) »