Catégorie : Glam
Queen – A Day At The Races (1976)
Tout n’est pourtant pas à jeter dans »A Day At The Races » puisqu’il comporte le mégahit de Mercury : »Somebody to Love », adulé par les fans et joué presque systématiquement en Live, excellent mélange de Gospel et de Rock, sublimé par la voix de Mercury qui en font l’un des meilleurs titres qu’il ait composé. Ce morceau signe un petit regain de peps dans le tracklist puisque suivi de »White Man » de Brian May qui déménagé et Good Old Fashioned Lover-boy, une chanson sympatoche dans la veine Ragtime de Mercury. Ensuite, l’album sombre de nouveau vers -oserais-je le dire- le n’importe quoi: Le clou étant un Teo Torriate mou du genou chanté en partie en japonais pour faire un clin d’oeil aux fans du le pays du soleil levant.
A Day At the Races est malgré ses qualités techniques indéniables, une grosse déception de la part des Queen que l’on ne pardonnera que parce qu’il fait suite au succès monstrueux de son prédécesseur, difficilement inégalable. Pompeux, dispensieur, répétitif, il peine terriblement à convaincre même si quelques unes des chansons valent tout de même le détour. Pour ma part, pas le meilleur Queen et de loin.
Queen – A Night At The Opera (1975)
Mercury évidemment se tape la part du lion ici, ce projet après tout, il le traîne depuis un certain temps et on sent bien ici qu’il s’en donne à coeur joie. Deux titres de sa composition »Lazing on Sunday Morning » et »Seaside Rendez-vous » sont deux ovnis qui reprennent la désinvolture et la simplicité des Vaudevilles et du Music Hall et deux choix assez surprenants dans ce tracklist, mais qui ajoutent un côté fun à l’album. La performance vocale de Mercury sur Lazing… est tout bonnement jouissive. Et signalons aussi »Love of My Life » l’une des chansons les plus connues et les plus aimées des fans, qu’il joue presque systématiquement dans tous ses lives. Un ballade au piano comme il les affectionne.
Et puis bien sûr, on ne peut pas parler de »A Night At The Opera » sans évoquer la pièce de résistance »Bohemian Rhapsody »: le titre qui justifie à lui seul le titre de l’album et l’achat de celui-ci , les yeux fermés; une chanson qui rentra immédiatement dans la légende, fit voler en éclats tous les records et réussit le tour de force de mettre d’accord les critiques et le public en devenant l’un des plus gros succès de tous les temps, bien classée encore aujourd’hui dans les divers sondages. Cette chanson constitue une belle preuve du perfectionnisme aigu du groupe, et de son frontman en particulier, décidés à offrir des compositions de très haute qualité à l’usage des masses comme c’est le cas ici: progressif et complexe, Bohemian Rhapsody a repoussé les limites de la technologie de l’époque et demeure jusqu’à ce jour, une pure merveille mêlant la mélodie, le hard Rock, l’opéra avec en prime des paroles fatalistes et énigmatiques dont le groupe tait le secret jusqu’a présent.
Au final, A night at the opera demeure une pierre angulaire dans la discographie des Queen que les fans ou autres doivent obligatoirement découvrir pour saisir amplement toute l’étendue de leur talent.
Queen – Queen II (1974)
Le Dark Side, lui… Et bien, c’est du Freddy Mercury les gars, qu’est ce que vous voulez que je vous dise. Comme à son habitude, il démontre toute l’étendue de son talent mais aussi de son ambition toujours plus poussée en créant sur cette face un mini-opéra baroque fait de bruit et de fureur, ou les riffs de guitare rageurs côtoient ses notes de piano mélodieuses sur lesquelles surnagent les harmonies à plusieurs couches de voix -désormais marque de fabrique du groupe pour l’éternité. Deux pièces maîtresses jalonnent cette partie, Ogre Battle, dont l’intro fracassante ouvre le bal par une batterie brutale et de power chords rapides sur fond de la chanson en rewind préfigurant ni plus ni moins que le Speed Metal. Le deuxième, véritable pièce de résistance, est »March of the Black Queen » (je sais pas s’ils font exprès d’abuser du mot »Queen » dans leurs titres) qui annonce déjà l’arrivée prochaine de »Bohemian Rhapsody » avec ses sections diverses, ses mesures à deux temps simultanés et sa polyrythmie. Preuve s’il en faut de l’exigence sans égal du groupe. Comme à l’accoutumée, les principales inspirations de Mercury sont à chercher du côté de l’art (la peinture de Richard Dadd) et de la Fantsay (notamment du monde imaginaire de Rhye, thème récurrent chez Queen).
Queen II fait résolument partie des plus beaux disques de Queen qu’il faut à tout prix redécouvrir pour mieux se faire une idée sur l’étendue de leur talent. Un régal.