Queen – A Day At The Races (1976)

Finalement, dans le monde du Rock, le plus difficile n’est pas de créer l’album du siècle, celui de tous les succès, critiques et commerciaux, demandez à Pink Floyd, Radiohead, ou les Smashing Pumpkins. Non, le plus dur c’est d’y survivre.

Après l’immense succès de  »A Night At the Opera », les Queen se trouvent sous pression avec l’obligation de se surpasser pour le prochain disque. D’expérience, nous savons qu’il n’y a que deux chois possibles dans ce cas particulier: Faire pareil, mais en mieux (Wish you Were Here, après Dark Side of The Moon) , ou alors faire complètement différent (Adore, après Mellon Collie and The Infinite Sadness ou encore Kid A, après Ok Computer). La pochette du disque, elle, ne fait pas de mystère sur la voir adoptée par La Reine puisqu’il reprend le même esprit et la même référence que son prédécesseur (titre de film des Marx Brothers).
Beaucoup trouvent que A Day At The Races est le jumeau de A Night At The Opera. Personnellement je ne pense pas que ce soit exactement ça, ils sont plutôt deux faces d’une même pièce: Si A night at the Opera peut s’apparenter à un Samedi soir d’enfer, dansant et bien arrosé, ce Day At the Races est, lui, le Dimanche matin qui suit avec des restes de gueule de bois et un réveil tout en douceur: pas ou peu de titres rock malgré le  »Tie You Mother Down » qui promet beaucoup en ouverture mais qui n’est malheureusement pas suivi par d’autres. En revanche, beaucoup de ballades au piano, de Mercury et Deacon, pas trop mal, pas trop bandantes non plus. Pour la petite histoire, c’est le premier album de la reine à être auto produit  exit donc le génialissime Roy Baker, c’est le groupe lui même qui prend les rennes, soucieux d’assurer un produit de qualité digne successeur de leurs autres disques. Cette attention est visible partout sur le disque de par une production léchée et des mélodies recherchées et calculées au millimètre mais qui malheureusement manquent cruellement de ce grain de folie dont nous avait habitué le quatuor.

Tout n’est pourtant pas à jeter dans  »A Day At The Races » puisqu’il comporte le mégahit de Mercury :  »Somebody to Love », adulé par les fans et joué presque systématiquement en Live, excellent mélange de Gospel et de Rock, sublimé par la voix de Mercury qui en font l’un des meilleurs titres qu’il ait composé. Ce morceau signe un petit regain de peps dans le tracklist puisque suivi de  »White Man » de Brian May qui déménagé et Good Old Fashioned Lover-boy, une chanson sympatoche dans la veine Ragtime de Mercury. Ensuite, l’album sombre de nouveau vers -oserais-je le dire- le n’importe quoi: Le clou étant un Teo Torriate mou du genou chanté en partie en japonais pour faire un clin d’oeil aux fans du le pays du soleil levant.

A Day At the Races est malgré ses qualités techniques indéniables, une grosse déception de la part des Queen que l’on ne pardonnera que parce qu’il fait suite au succès monstrueux de son prédécesseur, difficilement inégalable. Pompeux, dispensieur, répétitif, il peine terriblement à convaincre même si quelques unes des chansons valent tout de même le détour. Pour ma part, pas le meilleur Queen et de loin.  

Laisser un commentaire