Black Laden Crown – Danzig (2017)

Sept ans que l’on attendait le retour du grand Glenn, le Danzig si cher à nos cœurs pétrifiés de rockeurs. Sept ans ponctués par un sympathique album de reprises en 2015, Skeletons et surtout -fait inattendu- d’une reformation avec son légendaire groupe les Misfits, le temps de deux festivals aux USA. Il faudra remonter à 2010 et son très bon Deth Red Soboath -dont je vous parlais ici– pour trouver des compositions originales du bonhomme. Pour ce Black Laden Crown, l’artiste s’est très bien entouré : Tommy Victor (Prong) à la guitare et à la basse et de plusieurs batteurs (Johnny Kelly, ex-Type O Negative, Dirk Verbeuren, actuellement chez Megadeth et Joey Castillo, ex-Queens Of The Stone Age). Inutile de dire à quel point son dixième album solo (onzième si l’on compte l’album de reprises) était attendu l’eau à la bouche.

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On retrouve avec plaisir l’univers funèbre de Danzig, ses compositions torturés, poisseuses qui s’annoncent dès le premier titre : c’est une longue litanie funéraire qui sert de parfaire introduction et annonce le ton, plus doom et down tempo qu’à l’accoutumée. La suite fera très peu pour contredire ce constat mais au fil de l’écoute, quelque chose cloche. Danzig enchaine les titres mais l’originalité, elle, est carrément en berne. Rien de bien honteux mais rien de bien exaltant non plus, les riffs s’enchainent avec efficacité mais usent et abusent des recettes éculés du heavy métal old school sans vouloir s’en démarquer. Ce n’est pas ce qui fâche le plus pourtant.

Comme à l’accoutumée, le Glenn a voulu faire les choses à sa manière, à la dure, façon old days : la production a duré un peu plus de trois ans et l’artiste s’est occupé de quasiment tous les aspects de l’enregistrement en utilisant comme dhab des techniques analogiques. Le résultat avait par exemple fini par payer sur Deth Red Soboath, donnant à ce disque là un cachet brut et rugueux et rappelait le son de ses premiers disques. Ici, la constat est beaucoup plus mitigé. Pour rester poli : le mixage et le mastering sont proprement affreux, si bien que l’on pense sérieusement avoir affaire à une version démo. Que nenni, c’est bien le produit final voulu par le maitre d’œuvre. Le premier dommage collatéral de ce choix esthétique et non des moindre et la voix elle même de Danzig, sa marque de fabrique, autrefois impériale et macabre, elle sonne ici complètement à côté de la plaque comme si un pote éméché avait pris le micro en plein Karaoké le jour de Samahain. Très mise en avant, trop mise en avant, le chant est vraiment pénible à écouter, voir même les brise sévère. Une faute indigne du maître dont ce dixième album aurait mérité mieux (on frissonne à l’idée de savoir ce qu’en aurait fait un Rick Rubin par exemple).

Au final, si l’on est bien contents de retrouver le bon vieux Danzig, le plaisir est grandement réduit par une production crasse qui fait plus de tort que du bien à ce Black Laden Crown. Sans être indigne, ce dixième album est clairement loin d’être à la hauteur de l’artiste culte.

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