Black and White Rainbows – Bush (2017)

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Qu’il est loin le temps de Razorblade SuitcasesBush fracassait les charts et proposait un son qui, s’il n’était pas révolutionnaire, avait au moins eu le mérite de se distancer d’un grunge omniprésent depuis le début des 90’s. Une volonté que n’ont jamais pardonné les critiques qui descendirent l’album en flammes l’accusant justement de ne pas faire assez de Nirvana ou du Pearl Jam (ou l’inverse donc, de trop vouloir s’en éloigner). Bush se retrouvait pour ainsi dire dans une position assez inédite pour un groupe britannique: grand encensé aux States mais snobé dans son propre pays, les britanniques leur reprochant grosso modo de… ne pas faire de Britpop. Depuis, c’est la débandade. The science of things sort en 1999 dans la douleur (le groupe doit se farcir des procès à gogo contre leur maison de disques Troma records) et signe une rupture avec les fans qui apprécient moyennement l’orientation électronique du disque. Golden State, sort en 2001 dans une indifférence polie, rapidement suivi par une séparation du groupe en 2003. 

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C‘est donc avec un peu de curiosité que l’on aborde ce Black and white Rainobows, surtout que l’on a encore au fond de la bouche l’arrière gout pas franchement agréables des deux précédents albums signant leur post break-up (Sea of Memories et Man On the Run). Mais si la prudence est de mise, rien ne nous avait préparés à ça.

L‘album commence par une menace très claire et en même temps tellement grosse qu’elle semble difficile à prendre au sérieux : La chanson  »Mad Love ». Un titre aux mélodies sirupeuses, paroles dignes de la grande époque Backstreet Boys… on croit rêver. Pourtant on doit bien vite se faire une raison, c’est là le single que quelqu’un là bas, au sein du groupe ou dans la maison de disque, dans un état d’ébriété à déterminer, a validé en son âme et conscience. Un simple coup d’œil au clip qui accompagne le single, où Rossdale prend les poses d’ Enrique Iglesias aura raison de nos derniers doutes : y’a une couille dans la soupe.

Dans leur dernier effort en date, Bush continue d’arrondir les angles et finit de par vider totalement son son un tant soit peu edgy de sa substance. Le résultat est sans appel : l’album est aussi lisse, générique et peu inspiré que la palanquée des disques du genre qui sortent à la pelle. Pire : Rossdale ne semble pas du tout conscient du ridicule dans lequel il sombre avec ses mélodies gentillettes au plus et ses paroles insipides dignes du Reader’s Digest surtout lorsqu’il parle de la détérioration de l’environnement (The polar bears are weeping…. sérieux ?!!) où de la situation franchement pas cool des réfugiés syriens. L’une des constantes  de Bush était la conviction et la fougue de ses compositions même les plus moyennes. Rien de tel ne subsiste ici, le tout est en mode pilotage automatique option powerchords. Et quand sonnent les premières notes de Toma Mi Corazon et qu’on commence à craindre l’apparition de Shakira en Feat, on sait qu’on a touché le fond et qu’il est temps de mettre un terme à l’agonie.

Black and White Rainbows ne va pas du tout plaider la cause de Bush, dont la crédibilité s’est déjà largement effritée. Album médiocre et bien trop long (57′ quand même), il pourra peut être faire l’affaire des fans de The Voice UK dans laquelle officie le frontman depuis peu. Les fans de la première heure, eux, ne se retourneront pas pour presser le buzzer rouge.

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