Dreamrider – Lazerhawk (2017)

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Peut-on encore produire la Retrowave en 2017, presque 7 ans après l’émergence du genre et sa rapide transformation en sa propre caricature sans tomber dans la redite? Depuis sa mainstreamification grâce à Drive de Nicolas Winding Refn et la BO de Kavinsky (entre autres), nous avons assisté à l’émergence de la Retrowave qui est à présent partout : on ne compte plus les artworks à base de néons fluo et de polices flashy sur à peu près tout et n’importe quoi. Toute une lignée de producteurs a envahi la scène avec plus ou moins de bonheur et le genre et, aujourd’hui, plus personne ne s’attend à NE PAS trouver dans une pochette d’album synthwave des néons, une voiture et une année entre 1983 et 1986. Autant dire que dans un marché suprasaturé, pas facile de se démarquer.   

 

Il est assez normal que la réponse vienne de la part de Garrett Hayes et son one man group Lazerhawk. Originaire du Texas, il figure en bonne place parmi les pères fondateurs du genre grâce au déjà culte Redline, sorti en 2010 (aux côtés de Miami Nights 1984 , Mitch Murder et autres sous le prestigieux label Rosso Corsa Records). Il nous revient aujourd’hui avec Dreamrider, un disque sublime de 13 titres qui, contrairement à ce que sa couverture très typée Outun pourrait laisser croire, lorgne clairement vers les courants Dreamwave et Chillwave.

La réussite de l’album réside tout autant dans son classicisme que dans son originalité dans la mesure où, tout au long de la setlist, toute l’imagerie de la synthwave est convoquée, digérée et retranscrite dans un son qui est propre à Lazerhawk et se révèle en totale continuité de ce qu’il a fait jusqu’ici. En résulte un album aérien, onirique et à la simplicité déconcertante qui n’a de cesse de monter crescendo tout en s’enrichissant d’arrangements somptueux et atteint des sommets mélodiques rarement égalés. Ne cherchant pas la variété, Lazerhawk livre un produit qui s’écoute en bloc et qui invite au voyage, que ce soit à bord d’une testarossa sur des autoroutes sans fin, à bord d’un spaceship vers les confins d’une galaxie inconnue où même, à dos d’une créature mythologique vers quelque contrée enchantée.

Plus qu’un album, c’est bien à une expérience unique que nous convie ici Lazerhawk avec son Dreamrider, sans conteste le plus bel album de synthwave de 2017.

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